Les téléspectateurs, qui étaient trois millions à suivre les débats télévisés, ont pu déceler, cette fois-ci, certaines différences entre les candidats. Loin des invectives, des insultes et des accusations hasardeuses, les citoyens sont attentifs, soucieux d’assumer leur fonction d’électeur libre chargé d’arbitrer la compétition démocratique que lui offre la deuxième République.
Le deuxième épisode de la «Mounadhara» mettant en compétition les candidats à la présidence de la République, diffusé dimanche soir sur Watania 1, a introduit deux petites améliorations au concept directeur de l’émission, une déclaration libre des intentions de chaque candidat et le principe d’un droit de réponse auquel on a eu recours cinq fois.
Cela a permis une petite marge de liberté aux candidats, malgré le maintien de ces «questions» contraignantes qui emprisonnent l’intéressé dans des thèmes et sous-thèmes qui ne sont pas forcément son fort.
Cette humble reconnaissance des faiblesses de l’émission de la part des organisateurs a donné des ailes à certains orateurs comme Hamadi Jebali, Lotfi Mraïhi, Mohsen Marzouk, Hatem Boulabiar ou encore Hechmi Hamdi qui ne s’est pas fait prier pour développer à sa guise ses originalités habituelles.
Cette fois-ci donc, une amorce de débat contradictoire s’est imposée malgré le quadrillage des questions spécifiques auxquelles devaient impérativement répondre les candidats.
Le discours bien cohérent de Elyès Fakhfakh, le loyalisme réformateur de Mohsen Marzouk et les avis sentencieux de Abdelkrim Zbidi ont donné de la contenance au déballage désordonné des programmes. Probable que les téléspectateurs — qui étaient trois millions à suivre le programme — ont pu déceler, cette fois-ci, certaines différences entre les candidats. Loin des invectives, des insultes et des accusations hasardeuses, les citoyens sont attentifs, soucieux d’assumer leur fonction d’électeur libre chargé d’arbitrer la compétition démocratique que lui offre la deuxième République.
Des idées ont foisonné, élargissant la sphère de réflexion des futurs électeurs. L’on a ainsi retenu la possibilité de démultiplier le nombre de nos ambassades en Afrique, celle de confier à la justice les questions énigmatiques relatives au jihadisme, celle de renforcer la sécurité nationale par un service de renseignements chapeauté par la présidence de la République ou encore celle qui appelle le chef de l’Etat à multiplier sa participation aux Conseils des ministres qu’il présidera. Afin que les deux têtes de l’exécutif soient au fait des affaires de l’Etat au-delà de leurs prérogatives constitutionnelles et puissent collaborer à l’indispensable harmonie souhaitée par les Tunisiens.